05/12/2011

Cioran-extraits

Dieu : le sujet est incontestablement à la mode. Moins on croit en lui, plus on en parle. Ayant cessé d’être objet d’adoration, il est devenu objet d’érudition. Mais il n’existe pas, il me l’a dit…

Etre en vie – tout à coup je suis frappé par l’étrangeté de cette expression, comme si elle ne s’appliquait à personne.

Je sais que ma naissance est un hasard, un accident risible, et cependant, dès que je m’oublie, je me comporte comme si elle était un événement capital, indispensable à la marche et à l’équilibre du monde.

Quelle misère qu’une sensation ! L’extase elle-même n’est, peut-être, rien de plus.


Mann-Montagne magique-p113

« Mon Dieu, oui, la société est parfois un peu mêlée dans un tel établissement. On ne peut pas toujours choisir ses voisins de table, - ou cela vous mènerait-il ? A notre table, il y a aussi une dame de ce genre, Mme Stöhr, je crois que vous la connaissez, d’une ignorance meurtrière, il faut l’avouer, et quelquefois on ne sait pas trop où regarder lorsqu’elle bavarde. Et en même temps, elle se plaint de sa température et de se sentir si fatiguée, et il semble que ce ne soit pas du tout un cas si bénin. C’est si bizarre – sotte et malade – je ne sais pas si je m’exprime exactement, mais cela me semble tout à fait singulier lorsque quelqu’un est bête et de plus malade, lorsque ces deux choses sont réunies, c’est bien ce qu’il y a de plus attristant au monde. On ne sait absolument pas quelle tête on doit faire, car à un malade on voudrait témoigner du respect et du sérieux, n’est-ce pas ? La maladie est en quelque sorte une chose respectable, si je puis ainsi dire. Mais lorsque la bêtise s’en mêle, avec des « formulus » et des « institus cosmiques » et des bévues de cette taille, on ne sait vraiment plus si l’on doit rire ou pleurer, c’est un dilemme pour le sentiment humain, et plus lamentable que je ne saurais dire. J’entends que cela ne rime pas ensemble, cela ne s’accorde pas, on n’a pas l’habitude de se représenter cela réuni. On pense qu’un homme doit être bien portant d’ordinaire, et que la maladie doit rendre l’homme fin et intelligent et personnel. C’est ainsi que l’on se représente d’habitude les choses. N’est-ce pas votre avis ? J’avance peut-être plus que je ne pourrais justifier, conclut-il. Ce n’est que parce que cela m’est venu par hasard… » Et il se troubla.
Joachim, lui aussi, était un peu embarrassé et Settembrini se tut, les sourcils levés, en faisant semblant d’attendre par politesse que son interlocuteur eût terminé. En réalité, il attendait que Hans Castorp se fût complètement troublé avant de répondre :
« Sapristi, mon cher ingénieur, vous déployez là des dons philosophiques que je ne vous aurais jamais prêtés. D’après votre théorie il faudrait que vous soyez moins bien portant que vous ne vous en donnez l’air, car il est évident que vous avez de l’esprit. Mais permettez-moi de vous faire remarquer que je ne puis pas suivre vos déductions, que je les récuse, oui, que je m’y oppose avec une hostilité véritable. Je suis, tel que vous me voyez ici, un peu intolérant en ce qui touche les choses de l’esprit, et j’aime mieux me faire traiter de pédant que de ne pas combattre des opinions qui me semblent aussi répréhensibles que celles que vous venez de développer devant nous…
- Mais, monsieur Settembrini…
- Permettez… Je sais ce que vous voulez dire. Vous voulez dire que vous n’avez pas pensé cela très sérieusement, que les opinions que vous venez d’exprimer ne sont pas précisément les vôtres, mais que vous n’avez en quelque sorte que saisi au passage une des opinions possibles et qui flottaient pour ainsi dire dans l’atmosphère, pour vous y essayer une fois, sans engager votre responsabilité propre. Ceci répond à votre âge, qui manque encore de résolution virile et se plaît à faire provisoirement des essais avec toute sorte de points de vue. « Placet experiri », dit-il en prononçant le c de placet à l’italienne. Un excellent principe. Ce qui me rend perplexe, c’est tout au plus le fait que votre expérience s’oriente justement dans une certaine direction. Je doute que le hasard y soit pour beaucoup. Je crains qu’il n’existe chez vous un penchant qui menacerait de devenir un trait de caractère s’il n’était pas combattu. C’est pourquoi je me sens obligé de vous reprendre. Vous m’avez dit que la maladie, jointe à la bêtise, était la chose la plus attristante qui soit au monde. Je puis vous accorder cela. Moi aussi je préfère un malade spirituel à un imbécile phtisique. Mais ma protestation s’élève dès l’instant où vous commencez à considérer la maladie au même titre en quelque sorte que la bêtise, comme une faute de style, comme une erreur de goût de la Nature et comme un « dilemme pour le sentiment humain » ainsi qu’il vous a plu de vous exprimer. Et lorsque vous paraissez tenir la maladie unie à la bêtise pour quelque chose de si noble et – comment disiez-vous donc ? – de si digne de respect qu’elle ne s’accorde pas le moins du monde avec la bêtise. Telle était, je crois, l’expression dont vous vous êtes servi. Eh bien, non ! La maladie n’est aucunement noble, ni digne de respect, cette conception est elle-même morbide, ou ne peut que conduire à la maladie. Peut-être éveillerai-je le plus sûrement votre horreur contre elle, en vous disant qu’elle est vieille et laide. Elle remonte à des temps accablés de superstitions où l’idée de l’humain était dégénérée et privée de toute dignité, à des termes angoissés auxquels l’harmonie et le bien-être paraissaient suspects et diaboliques, tandis que l’infirmité équivalait à une lettre de franchise pour le ciel. Mais la raison et le Siècle des Lumières ont dissipé ces ombres qui pesaient sur l’âme de l’humanité – pas complètement : la lutte dure aujourd’hui encore. Et cette lutte, cher Monsieur, s’appelle le travail, le travail terrestre, le travail pour la terre, pour l’honneur et les intérêts de l’humanité, et, chaque jour retrempées par cette lutte, ces forces finiront par affranchir définitivement l’homme et par le conduire sur les chemins de la civilisation et du progrès, vers une lumière de plus en plus claire, de plus en plus douce et de plus en plus pure »
« Nom de Dieu, pensa Hans Castorp, stupéfait et confus, on dirait un air d’opéra ! Par quoi ai-je provoqué cela ? Cela me semble un peu sec d’ailleurs. Et que veut-il donc toujours avec le travail ? D’autant que cela me semble bien déplacé, ici. » Et il dit :
« Très bien, monsieur Settembrini. Vous dites cela admirablement… On ne pourrait pas du tout l’exprimer plus… d’une manière plus plastique, veux-je dire…
- Une rechute, reprit Settembrini, en levant son parapluie au-dessus de la tête d’un passant, une rechute intellectuelle dans les conceptions de ces temps obscurs et tourmentés, - croyez-m’en, ingénieur, - c’est de la maladie, c’est une maladie explorée à satiété, pour laquelle la science possède plusieurs noms, l’un qui ressortit à la langue de l’esthétique et de la psychologie, et l’autre qui relève de la politique, - ce sont des termes d’école qui n’ont rien à voir ici et dont vous pouvez parfaitement vous passer. Mais comme tout se tient dans la vie de l’esprit, et qu’une chose découle de l’autre, que l’on ne peut pas abandonner au diable le petit doigt sans qu’il vous prenne toute la main et tout l’homme par surcroît… comme, d’autre part, un principe sain ne peut jamais produire que des effets sains, quel que soit celui que l’on pose à l’origine, - souvenez-vous donc que la maladie, loin d’être quelque chose de noble, de par trop digne de respect pour pouvoir être sans trop de mal associée à la bêtise, - signifie bien plutôt un abaissement de l’homme, oui, un abaissement douloureux et qui fait injure à l’Idée, une humiliation que l’on pourrait à la rigueur épargner et tolérer dans certains cas particuliers, mais que l’honorer sous l’angle de l’esprit – rappelez-vous cela ! – signifierait un égarement, et le commencement de tout égarement spirituel. Cette femme à qui vous avez fait allusion – je renonce à me rappeler son nom, - Mme Stöhr donc, je vous remercie, - bref cette femme ridicule – ce n’est pas son cas, me semble-t-il, qui place le sentiment humain, comme vous le disiez, devant un dilemme. Elle est malade et bête, - mon Dieu, c’est la misère en personne, la chose est simple, il ne reste qu’à avoir pitié d’elle et à hausser les épaules. Mais le dilemme, monsieur, le tragique commence là où la nature fut assez cruelle pour rompre – ou empêcher dès le début – l’harmonie de la personnalité, en associant une âme noble et disposée à vivre à un corps inapte à la vie. Connaissez-vous Léopardi, ingénieur, ou vous, lieutenant ? Un poète malheureux de mon pays, un homme bossu et maladif, une âme primitivement grande, mais constamment abaissée par la misère de son corps, et entraînée dans les bas-fonds de l’ironie, mais dont les plaintes déchirent le cœur. Ecoutez ceci ! »
Et Settembrini commença de déclamer en italien, en laissant fondre sur sa langue les belles syllabes, en tournant la tête d’un côté ou de l’autre et en fermant parfois les yeux, sans se soucier de ce que ses compagnons ne comprenaient pas un traître mot. Visiblement il s’efforçait de jouir lui-même de sa mémoire et de sa prononciation, tout en les mettant en valeur devant ses auditeurs. Enfin il dit :
« Mais vous ne comprenez pas, vous écoutez sans percevoir le sens douloureux de cela. L’infirme Léopardi, messieurs, pénétrez-vous-en bien, a été surtout privé de l’amour des femmes, et c’est cela qui l’a empêché d’obvier au dépérissement de son âme. L’éclat de la gloire et de la vertu pâlissait à ses yeux, la nature lui semblait méchante – d’ailleurs elle est mauvaise, bête et méchante, sur ce point je lui donne raison – et il désespéra, c’est terrible à dire, il désespéra de la science et du progrès. C’est ici que vous entrez dans la tragédie, ingénieur. C’est ici que vous avez votre « dilemme de l’âme humaine », mais non pas chez cette femme-là, je renonce à encombrer ma mémoire de ce nom… Ne me parlez pas de la « spiritualisation » qui peut résulter de la maladie, pour l’amour de Dieu, ne faites pas cela ! Une âme sans corps est aussi inhumaine et atroce qu’un corps sans âme, et, d’ailleurs, la première est l’exception rare et le second est la règle. En règle générale, c’est le corps qui prend le dessus, qui accapare toute la vie, toute l’importance et s’émancipe de la façon la plus répugnante. Un homme qui vit en malade n’est que corps, c’est là ce qu’il y a d’antihumain et d’humiliant, - dans la plupart des cas il ne vaut guère mieux qu’un cadavre… »

25/10/2011

Michaux-Déchéance

pour les explications de mes blagues ou de mes en-tête quelque peu raccourcies parfois, ce n'est pas très compliqué, il suffit de lire :
Mon royaume perdu.

J’avais autrefois un royaume tellement grand qu’il faisait le tour presque complet de la Terre.
Il me gênait. Je voulus le réduire.
J’y parvins.
Maintenant ce n’est plus qu’un lopin de terre, un tout petit lopin sur une tête d’aiguille.
Quand je l’aperçois, je me gratte avec.
Et c’était autrefois un agglomérat de formidables pays, un Royaume superbe.

L’affront.

Autrefois je pondis un œuf d’où sortit la chine (et le Tibet aussi, mais plus tard). C’est assez dire que je pondais gros.
Mais maintenant, quand une fourmi rencontre un œuf à moi, elle le range aussitôt parmi les siens. De bonne foi, elle les confond ensemble. Et moi j’assiste à ce spectacle la rage au cœur.
Car comment lui expliquer le cas, sans étaler toute ma honte, et même ainsi ?…
« Au lieu de venir chicaner une pauvre fourmi », dirait-elle, mortifiée…
Naturellement ! Et j’avale l’affront en silence.

Le caveau.

Je possède un caveau.
Un caveau, c’est sa forme, un hangar pour dirigeables, c’est sa taille.
Là sont mes lingots, mes joyaux, mes obus.
Il a balcon sur un puits, creusé jusqu’on ne sait où.
Tout cela était autrefois une richesse inépuisable.
Or hier, ayant fait sortir la moitié des explosifs, les ayant fait sauter à peu de distance, je n’entendis même pas le bruit, couvert qu’il était par celui d’un grillon qui, posé sur un brin d’herbe, agitait ses élytres.
Avec les lingots, je voulus payer royalement les ouvriers ; le partage fait, chacun ne trouva qu’un peu de poussière dans le creux de sa main.
Et c’étaient autrefois des rangs de richesses inépuisables.

13/10/2011

Anniv karo

salut tous,
alors, paraitrait que c'est mon anniv sous peu. bien. pour celà, je me fais mon cadeau musical.
hehe, vous ne tiendrez jamais..
d'abord, comme j'ai toujours fêté mon anniv avec celui de mémé qui me suit d'une semaine, vous trouverez ci-dessous 4 chansons pour elle, toi, ma petite mémé. j'espère que tu verras mon clin d'oeil de là où tu es.
bon anniv mémé, je t'aime...mais tu le sais hein, bien sûr.



faudra que tu me pardonnes celle ci, mais...
alors, la transition sera rude, mais elle est ainsi faite
cadavres-jour de fête
cadavres-mon cleps et oim
bérus-j'aime pas la soupe
bérus-salut à toi
bérus-manifeste
lofofora-holiday in france
lofofora-no fasho
lofofora-justice pour tous

07/09/2011

BxN-Noir les horreurs

Cadavres-Média contrôle


Le poison des médias coule dans mes veines
Trop d’images pourrissent mes yeux
Monde subversif où la vidéo règne
Comment savoir ce que je veux

Les médias contrôlent

Gardien moral de la nation
L’état monopolise l’information
Lobotomie, contrôle des masses,
Un mensonge vaut mieux qu’une menace

L’argent dirige la manipulation
Et chacun paie le prix de son aliénation
Les quotidiens distillent une étique de groupe
Nouvelle religion que chacun écoute

Facilité, culture injectée
Centre d’intérêt pour la majorité
Mon quotidien endoctriné
Que faire alors de mon identité

Et on nous solde la misère du monde
En quadrichromie ou bien sur les ondes
Les grandes idées n’ont plus de valeur
La presse écrase notre rancœur

Oooh oooh, les médias contrôlent
Oooh oooh, les médias contrôlent

Bérus-Bucherons+Amputé

Il est à préciser que, hehe oups, je ne vis pas sans les bérus......préparez vos oreilles à la boite à rythme. Magnifique, superbement puissant, majestieusement plein, écoutez moi ça..
En plus j'ai fait le terrible effort de vous mettre les chansons qui sont les plus audibles ;)
Alors ici petit extrait tout vieux  : nada1+bucherons+nada2+ampute+nada3. La base en somme. Qui ne survit pas à ceci dessous exposé ne survivra pas avec moi. A écouter à fond, cela va sans dire..

Veilleurs de nuit-L'ange délivrance

Veilleurs de nuit-Fleur de prison

Veilleurs de nuit-Melting pot

06/09/2011

Moi

on a fini par me dire que je pourrai faire l'exercice pour moi même également, donc voici.. évidemment, tout n'est pas flatteur, il est à dire que le but n'est pas là. pour ceux qui supporteront des chansons un peu anciennes hehe, allez, personne n'en est mort..ou alors on ne me l'a pas dit, fichtre!

Brassens-Le mauvais sujet repenti


Le Forestier-Je veux quitter ce monde heureux


Renaud-Hexagone


Dominique A-Je suis une ville


Superbus-Tchi Cum Bah


Montand-Le Galérien


Aznavour-Les deux guitares


Aznavour-Jezebel


Barbara-Ma maison


Brassens-La mauvaise herbe


Dalida-Darla dirladada


Brassens-Je suis un voyou

29/08/2011

The who-See me


comme des balles qui rebondissent..de cette base de sentiments sans laquelle nous ne sommes pas à nommer 'humain'.

28/07/2011

Mouskouri-Milisse mou

Mouskouri-Vole vole farandole

alors les jeunes pourront s'abstenir d'ignorance, telle j.baez, ici version francaise, voici une voix pure qui flotte dans l'air

Guichard-Je n'fais rien

spécial pour une personne qui ne fait rien que de remuer du vent. il paraît qu'il y en a qui arrivent à faire ça à vie...bon courage, moi je prefererai me tirer une balle.
mais ce n'est pas si grave puisque 'vous savez c'est ma ligne qui fait tout le boulot' hehehe

18/07/2011

Vous devinerez bien tous seuls

Guichard-Chanson pour anna
moi j'ai un jardin rempli de fleurs..aaah vous voyez bien que vous la connaissez ;)

Sardou-Afrique adieu
..tes masques de bois n'ont plus dans leurs yeux l'eclair d'autrefois. afrique adieu, là où tu iras, les esprits du feu danseront pour toi..

Barbara-Göttingen
...au fait que jamais ne revienne.....

Chaplin-Le dictateur

Balavoine-Lady marlene

Tine

Sardou-Je vous ai bien eus

retrouvée ;) poète, pouet pouet

Sardou-Je vole
en même temps je ne pouvais pas ne pas la mettre..

Sardou-Les yeux d'un animal
désolee pour le saxo, j'ai pas trouvé l'autre version...

Barbara-Chapeau bas
;) kocham cię

Guichard-Faut pas pleurer comme ca

Starmania-Banlieue nord

Sardou-Je vais t'aimer
puisqu'il y a un point de départ à nos choix..

Esteban

Barbara-Du bout des lèvres


Dave-Il n'y a pas de honte à être heureux


Père

LeForestier-Dialogue


Dassin-Le chemin de papa


Barbara-Perlimpinpin


Veilleurs de nuit-L'ange délivrance


Barbara-Nantes

Guichard-L'enfer


16/06/2011

Golec uOrkiestra-Pędzą Konie

 


bienvenus chez moi :)

par contre, oui, qui donc a bien pu coller une image aussi pourrie pour le clip? je ne sais pas.. où sont les chevaux (konie) qui nous conduisent après le béton ?? aieaieaie..

musique traditionelle

17/05/2011

Têtes raides-Dépêche toi


cette chanson est dédiée a quelqu'une qui ne se reconnaîtra sûrement pas. c domage mais c ainsi. je la pose quand même, après tout..

Bowie-Velvet goldmine


et voici la vraie de vraie version de velvet goldmine. n'est-ce pas que la musique vous emporte ?

Placebo-20th century boy


tout le monde reconnaitra l'extrait du fabuleux film Velvet goldmine..titre du film tiré d'une chanson de Bowie, dieu vivant! cette chanson est de T-Rex au départ du départ, mais j'adore cette version.
qu'est donc le glam rock? souriez, en voici un aperçu.
et je ne peux m'empêcher de me poser cette question : qui peut vivre heureux sans glam rock ?

Placebo-36 degrees


aucun me connaissant ne sera étonné de celle-ci. bien évidemment, il faudrait piger 3 mots en anglais mais google saura sauver celles et ceux qui ont une oreille creuse.
chanson du premier album, vois comme le son est deja bien présent...alors, tu t'es reconnue tu crois ?

Deus-instant street


originairement, cette chanson ne s'écoute que 'à fond', pour la fin surtout. il faut se laisser achever par un son aussi piquant que répétitif, ce qui en fait toute sa force.

Têtes raides+Noir desir-L'identité


qui oserait entrer ici sur ce blog sans cette chanson dans le ventre..y a pas de pays, si tu le veux, prends le mien..

29/04/2011

Lama-Les ballons rouges


la version est un peu lente et merdique, je suis déçue..mais je ne peux pas vous coller la mienne pour l'instant, elle est sur vinyle. en attendant, les paroles restent les mêmes.

21/04/2011

Les charlots-L'avion

bienvenue dans le sud ma karo hehe
 

Cornu-La magie

rien à dire, excellent :)
(ps : tu vois bien qu'on peut coller du violon sans que ce soit du classique)

Mell

Mell-Encore une nuit blanche
voila, là c que je souhaite que la petite mell continue, le son est bien sympa, et les paroles aussi, voyez vous même
Mell-Pour sauver les meubles

Cornu-Lisa

celle-ci me fait beaucoup rire..

20/04/2011

Déportivo-La salade

alors...déportivo est un groupe de rock qui vient de bois d'arcy, mon ancienne petite ville quand j'habitais encore l'île de france. un son bien sympa, des chansons courtes et efficaces. je mettrai la plus connue plus tard.

Eva Kristina Mindszenti-Les inattendus

J'aime les chiens. Leur gaieté. J'ai un chien. Je l'ai appelé Kutya. Je sais. Ce n'est pas très original.
Un rien l'enorgueillit. Rapporter un lapin exsangue dans la chambre de mes parents est sujet à une immense autosatisfaction. Marcher au côté de mon père suffit à l'enfiévrer. Déterrer un vieux bâton, le mordiller, et la vanité l'amène au bord de l'évanouissement. Chez lui, l'arrogance est inséparable de la gaité. C'est pourquoi Kutya est tout le temps gai. J'ai souvent souhaité être un chien. En chien, je n'aurais plus honte de ce que je suis. J'ai honte, sans cesse, sans cause. Si j'étais Kutya, je ne me sentirais coupable de rien. Je serais fière, et c'est tout. Si j'étais mon chien, le bonheur m'ouvrirait les bras, qu'il a étroits et sélectifs, comme beaucoup l'apprendront. Je ne serais plus ce corps humain désaccordé. J'ai vingt ans, mais au fond, je suis minuscule. Je suis mon propre foetus.
C'est-à-dire : rien encore.
Alors j'attends. Je n'attends rien que l'humain puisse traditionnellement espérer. J'ai des aspirations de chien.
Je n'escompte ni amour, ni famille, ni enfants. Il faut avoir commencé sa vie pour espérer cela. Mon mode d'existence est autre. J'attends probablement de naître. Malheureusement, je ne peux pas choisir l'heure de ma naissance. Tout comme je n'ai pas choisi mes parents, ni d'être humaine, ni d'être une femme. Si j'avais eu le choix, je serais Kutya. Je déterrerais des cadavres de taupes. Je fouillerais la terre meuble avec mon nez, me roulerais dans la charogne, et mes doigts ne serviraient qu'à déchiqueter les petits animaux. Mon père passerait du temps avec moi. Il a de la chance, Kutya. Nous irions nous promener. Maman me caresserait, riant de mon idiotie avec attendrissement.
Certes, si j'étais mon chien, Janos Arany ne pourrait pas m'aimer comme il le fait. Il n'aurait jamais écrit pour moi. J'ignorerais son existence, mais avec superbe, ce qui compenserait. Même cela, je suis prête à le sacrifier pour être mon propre chien. Qu'un immense poète écrive pour sauver ma vie humaine ne vaut pas ma vie canine. Une destinée courte : dix ans, tout au plus. Mais si bien remplie. Sur la fin, je sentirais constamment mauvais. Personne ne me le reprocherait. On déplorerait que ma mort soit si proche. J'étais un bon chien. Tellement incapable. Tellement conforme à ce que l'on attendait de moi. Drôle et incapable. Je pense à cette vie ratée, me raccrochant au dernier espoir qu'il me reste : que le foetus que je nourris naisse enfin, tant qu'il le désire encore.

Mano solo-Allo Paris

J'ai beaucoup hésité avec barbes clichy, et puis je me suis dit, tiens, une chanson de son premier album, c sympa. et puisqu'il était un artiste complet, chanson, peinture, blabla, là ici ca se voit tout de suite mieux.

Nota bene

Sournoise soumission familiale plantée jusqu’à mes os au moyen de ses violences,
Z, fin d’alphabet, comme une vie déjà partie, loin et vite – je n’ai rien vu !
Wagons lassants de vieillesses pour ces souvenirs et ces rancœurs âpres et désolées
A savoir quand j’oserai l’écarter de mes manies, mes réflexes, mes cruautés.
Je ne veux pas de vos vies mensongères, pauvres ignorants que vous êtes sous cette lumière crue ;
Dans le sommeil sa morsure est bien plus amère : nécessité de déchéance –
Avec ou sans moi vos yeux s’ouvriront chaque matin sans que le sentiment vous effleure,
Souveraine présence que je me surpris à tuer cent fois l’an il me semble
Angoisse déconcertante de l’enfant insatisfait – rien n’est parfait !
Rouge, enfin cette couleur qui décidément me dominera. Je suis un corps perdu
Dans une foule qui cache avec moi cette détresse rongeant mon âme sans vertu.
Ainsi, éloignez-vous de mon être sans conscience apparente car écartelée
Ne perdons plus ces heures sous la certitude que je guérisse, que jamais plus je ne tremble :
Nous ne mourrons pas ensemble, Bien sûr, je partirai la première.

Mano solo-Je suis venu vous voir

alors, celle-ci puisqu'il nous a quitté, trop tôt, le sida ayant finalement eu raison de lui. une chanson toute triste mais magnifique. moi aussi, je veux bien cracher le mal comme un pépin ;)

13/04/2011

Brassens-Les sabots d'Hélène

Brassens-Trompettes de la renommée

Brassens-Putain de toi

Apollinaire-Adieux

Lorsque grâce aux printemps vous ne serez plus belle,
Vieillotte grasse ou maigre avec des yeux méchants,
Mère gigogne grave en qui rien ne rappelle
La fille aux traits d’infante immortelle en mes chants,

Il reviendra parfois dans votre âme quiète
Un souvenir de moi différent d’aujourd’hui
Car le temps glorieux donne aux plus laids poètes
La beauté qu’ils cherchaient cependant que par lui.

Les femmes voient s’éteindre en leurs regards la flamme ;
Sur leur tempe il étend sa douce patte d’oie.
Les fards cachent les ans que n’avouent pas les femmes
Mais leur ventre honteux les fait montrer du doigt.

Et vous aurez alors des pensers ridicules.
- C’est en dix neuf cent un qu’un poète m’aima.
Seule je me souviens, moi, vieille qui spécule,
De sa laideur au taciturne qui m’aima.

Je suis laid, par hasard, à cette heure et vous, belle,
Vous attendez le ravisseur longtemps promis
Qui déploie comme un mirage du mont Gibel
Le bonheur d’être deux toujours et endormis.

Très humbles devant vous pleureront des Ricombres
Donnant l’anneau gemmal pour l’éternel baiser
Et des pauvres fameux pour vous vendraient leur ombre
Puis, loin de vous, pensifs, mourraient d’un cœur brisé.

Il en viendra beaucoup des trouveurs d’aventure,
En galop tout poudreux, des roses plein les mains,
Mais l’un, un soir, dénouera votre chevelure
Et vous crierez : C’est toi ! ... C’est toi jusqu’à demain.

Car l’endemain viendront des chevaucheurs encore
Moustachus et câlins ou brutaux à souhait
Qui, joie ! seront vainqueurs, Ma Joie ! vainqueurs encore
Par la caresse lente ou même à coup de fouet.

Et peut-être sera-ce alors temps de tristesse,
Quand vos ongles tachés de blanc déchireront
Votre chair ; quand le cœur trop plein de « Quand était-ce »
Vous pleurerez fronçant les plis de votre front.

Intercalées dans l’an viendront les journées veuves,
Les vendredis sanglants et lents d’enterrements,
Des blancs et de tout noirs vaincus des cieux qui pleuvent
Quand la femme du diable a battu son amant.

Cependant, grâce à vous, merci ! ma délicieuse !
J’ai bien compris que seuls pouvaient vivre en m’aimant
Dans l’ombre originelle où mon repos se creuse
Les bons vers immortels qui s’ennuient patiemment.

Et pourtant c’est bien vrai, je n’eus aucun désir
Sinon téter la lune, ô nuit au seul tétin
Et creuser à jamais mon logique Nazir
Malgré l’amour terrestre aux baisers florentins.

Non, je ne veux aucun de ces cœurs que l’on donne,
Ni de l’aumône humaine exquise aux cœurs ingrats,
Ni du pieux soulas des grâces des madones,
Ni de l’amour humain qui fait trop d’embarras.

Tous les dons sont impurs et les joyaux sont tristes
Et l’amour est maudit pour ce qu’il peut donner,
Il n’y a pas encor de cadeaux anarchistes
Il n’y a que la paix quand finit la journée.

Il y a les yeux bleus des mères inquiètes,
Il y a les grands chiens et les dieux inconnus
Et la rage et le doute et le nom des poètes
Avec l’éternité des marbres toujours vus.

Apollinaire-Avenir

Quand trembleront d’effroi les puissants les ricombres
Quand en signe de peur ils dresseront leurs mains
Calmes devant le feu les maisons qui s’effondrent
Les cadavres tout nus couchés par les chemins

Nous irons contempler le sourire des morts
Nous marcherons très lentement les yeux ravis
Foulant aux pieds sous les gibets les mandragores
Sans songer aux blessés sans regretter les vies

Il y aura du sang et sur les rouges mares
Penchés nous mirerons nos faces calmement
Et nous regarderons aux tragiques miroirs
La chute des maisons et la mort des amants

Or nous aurons bien soin de garder nos mains pures
Et nous admirerons la nuit comme Néron
L’incendie des cités l’écroulement des murs
Et comme lui indolemment nous chanterons

Nous chanterons le feu la noblesse des forges
La force des grands gars les gestes des larrons
Et la mort des héros et la gloire des torches
Qui font une auréole autour de chaque front

La beauté des printemps et les amours fécondes
La douleur des yeux bleus que le sang assouvit
Et l’aube qui va poindre et la fraîcheur des ondes
Le bonheur des enfants et l’éternelle vie

Mais nous ne dirons plus ni le mythe des veuves
Ni l’honneur d’obéir ni le son du canon
Ni le passé car les clartés de l’aube neuve
Ne feront plus vibrer la statue de Memnon

Après sous le soleil pourriront les cadavres
Et les hommes mourront nombreux en liberté
Le soleil et les morts aux terres qu’on emblave
Donnent la beauté blonde et la fécondité

Puis quand la peste aura purifié la terre
Vivront en doux amour les bienheureux humains
Paisibles et très purs car les lacs et les mers
Suffiront bien à effacer le sang des mains