C'est de la gangrène.
Et de la gangrène d'anarchiste qui plus est.
Avez-vous des yeux?
Mon corps est vide. Je dois remettre un cierge à brûler, encore.
Une bougie peut-être : elle me remplirait plus longtemps.
Mais elle déborderait ! une bougie, ça déborde tout le temps.
Non, j'irai dehors plutôt. Attendez-moi, je viens vous voir.
Comment ? Mais non, pour moi bien sûr, que je sente votre gêne,
Que le silence s'installe en poids de baleine,
Que votre visage se déforme sous cet effort mondain.
Voyons. Est-il un autre jeu qui m'amuse autant ?
Pousser au vice, créer l'erreur, de toute pièce,
Pièces de rouille, nicotine pesante,
Les yeux qui roulent, les voix se lèvent..
Vous en avez mis un temps de tortue pour sortir !
Vous aviez tant de cire a ramasser sans doute ?
Je ne vous salue point corps décharnés
Voyez comme vous n'êtes pas montrables ainsi vêtues,
Vous en mettez partout ; quelqu'un va glisser sur vos traces,
Quelqu'un va tomber dans votre gélatine.
Et je ne vous parle pas de l'odeur ! Qu'avez-vous donc avalé?
Viscosité gênante, comprenez-moi, je ne traine pas avec ce genre de cadavre ;
Souhaitez-vous une éponge ? Une pelle peut-être ?
Oui, comme je ressens, vous préferez partir, vous voila bancale.
Quel dommage, nous nous reverrons plus tard sans doute,
Lorsque la page sera finie.
Ne vous en faites pas pour vos restes abatiques, je saurai nettoyer.
Je devrais pouvoir en remplir deux, trois sots je pense,
Quelques troncs cireux pour mes necessités hebdomadaires ;
Mais il me manque toujours les yeux.
Des yeux de rechange puisque les miens voient
Et ne retiennent que le plus laid, ce qui est gênant.
Cynisme ou vérité, avec ou sans mes jeux farfelus et stupides,
Que je n'applique pas,
Je vois bien tous vos nerfs et vos muscles fatigués.
D'autant que vous ne faites rien, ou si peu, ce qui est troublant également.
Emotions inventées, quotiens gonflés d'inutile,
Allons donc chercher un dictionnaire,
Elle ne m'est pas inconnue.
Les voiles levées, aucun vent ne souffle ;
Peu m'importe, je ne suis pas faite de carbonne.
Mon corps est chargé de nerfs et de muscles
Soignés par des fleurs que j'ai volées à vos maisons, à vos rues
Le soleil, même, non, ce n'est pas le mien.
Ici, de tout ce que vous observez, rien n'est à moi.
Ici, de tout ce que j'observe, et cela n'est pas peu,
J'ai du rangement à faire.
Car je n'ai pas finie, non, j'arrive seulement.
Autorisez moi à boîter, je suis en construction.
Mais elle veut des couleurs par bateaux entiers.
Des couleurs, j'en ai plein, j'en ai des tonnes ;
Seulement je boîte. C'est un fait. Réalité transperçante.
C'est que l'on joue avec mon pied.
On le chatouille, on l'écrase, on le trempe dans de multiples bains étranges.
Et moi je vois mon pied passer de mains en mains,
Observé comme s'il était un tout, une indépendance coupable
De bêtise.
Rendez-moi mon pied ! Regardez, j'en mets partout
Quelqu'un va tomber..
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