13/04/2011

Choix

Je ne sais même plus pleurer ;
Petites larmes qui calmez nos peaux trop sèches,
L’ennui vous a fait fuir.
Je ne suis rien si je ne me sens pas vivre.
Néant, passé, fuite.
Je suis en manque de la plus petite étincelle,
Qui réveillerai mon âme, qui soulèverait mon corps ;
Mais à mon grand chagrin, il n’y a rien.
Rien devant, rien derrière ; l’Absence,
Mot retentissant dans une évidence crue,
M’arrache les semblants d’espoirs qui me laissaient agrippés au port.
J’ai soudain le curieux sentiment d’être au bout d’une impasse.
Jamais, je crois, je n’avais compris le sens exact de ce mot
Alors que j’entre à petits pas, sans sous, dans cette angoisse de vivre.
Revenez à moi larmes grosses et coulantes de chaleur et de vie !
Venez donc, osez soigner ce corps desséché !
Allez ! Il ne me reste que si peu à perdre.
Je ne veux pas m’avouer vaincue mais il reste si peu de flèches à mon arc,
Qu’il me semble bien difficile de n’en saisir ne serait-ce qu’une.
Mots, passé, écrire, oubli, travail, oui,
Là réside la finalité ;
Soulagement amer de mes pauvres peurs éphémères.
Travailler – à la ruine de l’esprit sans doute –
Saisir, appeler, répondre, écouter, recopier ?
Voilà quel serait donc mon sort ?
Je suis aujourd’hui bien plus qu’écrasée,
Mais je ne veux pas de vos vies,
Je ne le pourrai jamais.
A tant combattre pour deviner qui se cache en mon sein,
A regarder vivre les autres, ignares et heureux : Abdication.
Chercher la valeur des autres, ce qui se paye,
Plutôt poser les armes et fermer les yeux.
Ce n’est pourtant que ma vie que je recherche.
Serait-ce trop utopique ?

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