Hier, j'ai croisé mon voisin,
Et je lui ai dit d'un ton serein :
‘Salut voisin, joyeux noël’
Il m'a répondu : ‘De quoi je me mêle ?!
C'est pas tes sentiments chrétiens
Qui me feront oublier que j'ai rien.
Là, je vais dans un resto du cœur
M'avaler un morceau de rancœur.
Si tu veux, viens avec moi,
Car après on tirera les rois
Pour savoir qui on va bouffer
Une foi que les fêtes seront passées.
Moi, c'est tous les jours que j'ai les crocs
Et qu'y a que dalle dans mon frigo
J'ai pas seulement faim en hiver,
Et ça, y faudra peut être s'y faire.
N'en déplaise à tous ces bourgeois
Qui croient que j'hiberne pendant neuf mois,
Qui ne sont que la gestation
D'un prochain hiver à la con
Où on sera encore en rade
A se les geler comme des malades,
Car vous allez nous oublier
Dès que le soleil sera réveillé.
T'es content, on a des restos
Où on peut claper des fayots.
Tu parles de collaboration,
Moi, ça me rappelle l'occupation
Où pour une patate ou deux,
toute la journée On faisait la queue’
Là, j'ai pas su trop quoi répondre,
J'ai même cru qu'il allait me tondre.
Il m'a arraché mon sapin
Et l'a broyé dans ses grosses mains
‘Regarde connard, joyeux noël,
Plante-le de ma part dans ta poubelle’
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