13/04/2011

Mes alertes s'affaissent

Mes alertes s’affaissent, de ce côté que je ne reconnais pas.
Imbues à moi-même, elles vomissent dans mon dos, accrochées à ma colonne pour que je ne les oublie pas.
L’odeur en est âcre et sucrée ; cela me pique aux yeux, je m’affaiblie.
Me voilà obligée à froncer ma concentration afin de maintenir ma sociabilité. Quelle idiotie futile.
Il m’en reste une impression de ne pas me transmettre, dans cette transparence qui m’ôte toute chair et tout sang. Plus le moindre afflux, plus la moindre pression, oppression, de cette latence de vie imposée par le vide.
Comme un être à qui il manquerait la langue, ce muscle indispensable.
Pourtant ma bouche s’ouvre, des mots s’en évadent, fluides de vert lourd qui stagne. C’est à dire qu’ils ne sont pas les miens.
Devrais je toujours utiliser les mots des autres dans des pensées qui ne sont miennes pour aboutir à l’immédiate satisfaction d’autrui ?
Moi qui pensais que le silence suffisait.
A ce point, lorsque l’intérêt ciblait, les visages s’accordaient de mots ;
Les phrases, longues, les gestes, les yeux fixés. Le cœur, les poumons, le ventre, tout le monde y trouvait son bonheur !
Il n’en est rien.
Je ne reste que dans l’ennui qui s’assied, fatigué de tourner en rond dans un discours usé que je ne connais que trop.
Où est l’attrait ? Où est l’odeur ? Où est cette nourriture dont j’ai tant besoin ?
Se peut il que je n’arrive plus a vous voir ? A user vos colères sur des pierres gonflées de mastic ? Je n’y croyais pas et pourtant me voilà : un  trompe l’œil n’est pas un avis, même une idée, mais une gouache sans identité.
Il y a un retard qui ne vient pas de moi. Il y a dans mes ombres des gens qui ne se masturbent que trop. Il y a dans mes humeurs une insatisfaction hypocrite face à une toile blanchâtre et vieille. Je n’en veux pas. Donnez m’en une autre, celle-ci craque et ses bruits me dérangent. J’en préfère le silence.
Ou choisissez vos mots, cela me changera.
Mais ces dictions raccourcies, ces automatismes sans lyrisme, comme un cerf ayant perdu son œil, que voulez vous que cela me fasse ?
J’ai pris port depuis si longtemps.
Une charrue, un train et un histrion se combattent,
- Faites que je ne sois pas l’histrion -
Mais me voilà face à un lutin qui se croit éléphant.
Pourquoi donc lui transmettre l’image, puisqu’en habit d’éléphant il se croit investit d’une vie..
Dans mes demeures intérieures une impatience se devine
Tel un lac que l’on se permettrait de vider.
De cette seconde à la suivante, j’aurai observé tous tes contours maladroits.
Il ne viendra personne, ce n’est pas l’heure mais l’instant qui est trop faible.
Aboutir sera toujours emprunt à viscérer tous les creux d’âmes,
A réduire un peu plus la rampe de nos faiblesses.
Mais je peux aussi dire que cela vient de Dieu,
Il en rirait avec moi.
Alors je maintiens à travers elle un profond désir d’apaisement de mon être,
Croisement des chairs et des énergies,
Qui, seules, viendraient étonner mon quotidien.
Car je ne suis pas en ennui, en étude ou en attente de renonciations.
Viens, que je te glisse les intérêts premiers d’une liberté,
Les couleurs qui débordent, arrachant une à une les obligations qui restaient.
Viens, entre, mange un peu du connu que l’on ne prend pas la peine de ressasser afin d’agrandir la place du cœur, ouvrir sur des sentiments pleins.
La mémoire, ce bien rare, l’autre visage de la peur, chemine là pour nous.
Qu’à cela ne tienne ! Elle me reparle de ses lacets !
Que dois je répondre ? Serait-ce possible que je lui dise, chevauchant sa beauté magnifique, qu’il n’est pas de tunnel sans pierre, de mer sans sel, de linge sans coton, de vin sans arôme, d’électricité sans fer, d’adsorption sans tarte, de pain sans mains, de mots sans yeux, d’image sans reflet ?
Sa beauté m’aveugle.
Quand reverrais-je ses yeux ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire