13/04/2011

Plein à rajouter

Les pieds s’avancent. Doucement, une lumière se devine.
Guerrier khampa, où est ton visage ? application d’un idéal que l’on enferme,
Les mains moites à nouveau se dessèchent au vin,
L’armoire à devises nous abat sous des mots empruntés
- panel d’un cerveau dont le fruit reste sans jus -
Oublions nos visions, regardons nos paroles  :
Que reste-t il de nos mains sèches et crevées à soulever de la stupidité ?
Une asphalte opale sur mon front dégagé s’arrête et questionne.
Livres d’un enfant, images d’un rêve, colères d’un fou,
Lac sans teint, piscine hermétique et bourgeoise,
Reviens, recule, recule et s’endort.
Fêtons nos fêtes chrétiennes, oublions les autres,
Fêtons les autres, oublions les vôtres,
Fête d’un passé d’égorgement, sourire au cœur, portez la bien haute !
Quelques notes s’avancent par ici, il y a un chemin à dessiner ;
De pourpre et de fumée, gravée d’un sang plus bouillonnant que le déni,
S’avancent vers moi en épelant ton nom.
De l’encre de chine en mes envies étouffées, in abreuvées, en attente,
Le ciel, la terre, le vivant, cailloux qui m’apportent mes mots et mes sourires
- Tournez, tournez, tournez- ,
Danse forte et vibrante de tout ce qui ne se taira pas.
Les arracheurs de mots ; d’idées courtes en explications de jade,
Marienbad se souvient de toi, de moi, de ce qui est énoncé sans réflexion,
Cartel aveugle de tambours qui s’effilochent,
Temps de guerres à créer l’écartèlement individuel qui n’existe plus depuis bien avant ma naissance,
Tord la nuque, ouvre une oreille et se l’arrache ; bruit d’une masse lourde jetée au fond d’un puit : ta tête.
Des pieds de suie, orteils en construction, se promènent :
Les croisades et leurs conquêtes, les marchands et leurs photos truquées ;
Langues vertes.
Dans le bois d’à côté des sons flottent et voyagent, du passage à l’horizon
De nos soleils si petits, épelant ton nom.
L’amour est en nous, en moi comme un embrun d’encens qui ne s’éteint pas,
Et toujours change d’odeur en variant ses couleurs.
Du mélange aux mains avancées : partage.
Carpe diem ! nous disaient-ils avant de mourir,
Qui s’impose, qui pense en cela qu’il est énarque ? eunuque sans doute à s’en rapprocher des gencives gonflées de sucre.
Vous irez voir l’oiseau, vous pourrez, j’y ai pensé :
Du désintéressement à la bêtise, élans sans cornes se mélangeant les pieds,
Le rire et sa bête immonde ramènent à l’équilibre. Des phrases qui bouchent les consciences,
Moi, toi, ca, ca aurait pu, moi l’avais vu, toi l’avais prit ?
Ou pas, pourquoi, lequel, desquels, qui es-tu, qui te crois-tu être ?
Emigrant, cache ton injure, rappelle ta pensée, ouvre tes yeux.
Imigrant peureux, froid, le même vu du dedans, vois :
Khampas disais-je, et leurs corps qui s’ajustent,
Là-bas, ici, le miroir aux alouettes n’est qu’un ballon dégonflé sur lequel on voit encore des peaux sèches en décoration pourir à l’air et tomber, lentement.
Ils le savent tous, du bout du pied, d’une main ou d’un cil,
Chaque centimètre, chaque cimetière, chaque molécule le transmet en voiturette à porter et à incliner
En avançant les mains, en repliant le nerf au nocif,
Voyageur en camisole, de quel engrais es-tu fait ?
En fleurs de sable colorés à la mémoire qui déborde.
La bouche se gonfle et s’épaissit, elle grandit,
Epelant ton nom, cri jusqu’aux os, fer des pensées,
Je te connais, je te reconnais :
Etales ton histoire, tartines nos peurs si petites, avances, avances..

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